* Heroes *
de Louise Quazzola
Synopsis :
Nombreux
sont les héros qui, tout au long de notre vie, gravitent autour de nous. Pour
Nicole, il s’agit de chanteurs et d’artistes militant pour la paix et l’idée d’une
certaine société.
Lus,
écoutés, fantasmés, elle les admire d’une manière peu commune, en leur
empruntant autant qu’elle leur donne.
Ils font exister son opinion et sa sensibilité
dans le milieu ouvrier de l’Angleterre seventies, et l’affranchissent des codes
et des règles. Passionnée, insatisfaite et révoltée, Nicole se veut avant tout
une femme libre malgré les sentiments qu’elle éprouve pour Paul.
Ce roman qui
commence à la mort de John Lennon a pour trame de fond un questionnement sur ce
qui fait notre identité, comment les personnes que nous admirons influencent
nos faits et gestes, en fonction de quoi se crée le parcours de vie de chacun.
Mon
avis :
Je pourrais
définir cet incroyable roman par bien de nombreux mots tant il est riche. Riche
d’émotions, d’une profondeur où l’on se laisse entrainer volontiers. Les
interrogations que Nicole, le personnage principale se pose sont pertinentes,
réaliste. C’est troublant parce qu’on a l’impression de se retrouver un peu
face à soi-même a certain moment en lisant certaines pages. Des sentiments
qu’on a et qu’on peut encore fuir, un passé enterré ou bien enchainé à nous
même.
Nicole m’a
simplement captivé par son tempérament, son impulsivité. Cette jeune femme de
22 ans qui va décider de quitter l’Angleterre, pour Paris, puis Paris pour
Vienne, New York va dans le fond sans arrêt fuir, se chercher elle et le
bonheur, ce vide qu’elle n’arrive pas à combler. Fuir Paul, cet homme qui la
connait sur le bout des doigts. Cette phrase tirée du livre résume parfaitement
leur situation en plus d’être très belle : « Ils jouaient sans filet,
tels deux funambules perchés sur les hauteurs de leur propre monde. »
Nicole semble
perdue dans le temps, elle court sans arrêt de manière parfois égoïste sans
jamais se remettre en question.
On traverse
les années dans une ambiance Clair-Obscur. Le personnage de Nicole est
attachant malgré son côté révoltée, cette façon qu’elle a de se maintenir en
dehors des nouveautés, on a envie qu’elle trouve enfin son équilibre, les
réponses à toutes ces questions.
Premier
livre que je lis de cette formidable auteure, Louise Quazzola dont la plume m’a
transportée du début à la fin. Si vous voulez vous poser quelques heures
tranquilles, vous détendre, faire un petit voyage a travers le temps, LISEZ
HEROES sortie le 21 Juillet. Tout frais, tout neuf, une merveille ! Un
grand Bravo à l’auteure qui a accepté de répondre à quelques une de mes questions...
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Alors, dites-nous, racontez-nous quand et comment vous en
êtes venue à l’écriture ?
« J’ai toujours aimé lire et écrire !
Enfant, je fabriquais des livres avec des feuilles de papier et des agrafes à
l’intérieur desquels je racontais des histoires, des contes. À l’adolescence,
j’accumulais les cahiers noircis de poèmes, de remarques sur mes lectures. J’ai
écrit un premier roman l’année où je passais mon Bac que je me suis promis de
retravailler avec plus de recul. Puis je me suis mise aux nouvelles, une forme
littéraire qui me passionne ! »
« Heroes » n’est pas votre première publication,
en 2015 un recueil de nouvelles est sorti intituler « La Contemplative »
pouvez-vous nous en parler un peu ?
« De 18 à 22 ans j’ai écrit beaucoup de
nouvelles. Les voyant s’accumuler sur mon ordinateur, j’ai voulu réunir
certaines d’entre-elles pour former un recueil. Il fallait trouver un fil rouge
à ces histoires, une unité que j’ai trouvé dans l’acte même d’écrire : la
contemplation. Ce que nous voyons nous inspire et c’est cela même le terreau de
l’écrivain ! Une fois la sélection et la structure faites, j’ai tenté ma
chance en envoyant le manuscrit à une dizaine de maisons d’édition. Quelques
mois plus tard, les éditions Bergame ont répondu présent. C’était le début
d’une grande aventure ! »
Auteure est-il votre premier métier ?
« Pour moi auteur n’est pas un métier mais une
passion. Il faut certes beaucoup travailler pour arriver à quelque chose de
construit et d’intéressant mais je ne conçois pas cette activité comme un
travail. Par ailleurs, il y a très peu d’écrivains qui vivent vraiment de la
vente de leurs ouvrages. Je suis diplômée d’une licence de Lettres et d’un
master Monde du Livre qui forment pour les métiers de l’édition, de la
librairie et de la bibliothèque. J’ai exercé dans l’édition à Genève et depuis
3 ans je suis davantage dans le domaine de la librairie. »
Quand préférez-vous écrire dans la journée ? Avez-vous
un ou des rituels ?
« Je m’installe à mon bureau pour écrire quand je
me sens inspirée, particulièrement connectée à mon environnement et aux choses
que je veux raconter. Même si je prends des notes dans des cafés, je ne peux
poursuivre l’écriture d’une fiction que chez moi, au calme. En début
d’après-midi avec du thé, là c’est parfait ! »
Quel est votre roman préféré et pourquoi ?
« La Promesse de l’aube de Romain Gary. Je voue
un culte à cet auteur, j’ai quasiment tout lu de lui ! Il a une vie
incroyablement riche et variée dont il raconte la première partie dans ce roman
mi autobiographique mi fictionnel. Gary a fait de sa vie un art qui se raconte.
Sa vie est une longue quête de vérité identitaire pour faire roman. Il a une
manière de créer et de raconter ses personnages qui est inimitable. Cette
genèse de lui-même en tant qu’homme et écrivain est l’un des romans les plus
fort et poétique que j’ai lu. »
Quelle est l’histoire, la naissance de ce roman incroyable
qu’est « Heroes » qui ressemble un peu à un hommage, non ?
« Heroes est tout d’abord une nouvelle que j’ai
écrit quand j’étais étudiante en master à Aix-En-Provence, un cadre très
propice à l’écriture ! Je n’arrivais pas à trouver une fin convenable pour
cette histoire et pour mes personnages qui me sont très chers. Nicole est mon
troisième prénom, ce n’est pas du tout un hasard. Je suis revenue à eux deux
ans plus tard, j’ai eu un véritable déclic sur la tournure que devait prendre
les évènements. J’ai consacré deux mois à l’écriture et à la remise en forme de
l’histoire, on y était, j’avais trouvé la bonne direction. L’écriture d’un
roman est faite de cheminements incroyables ! Chaque lecteur peut voir en
Heroes l’hommage qu’il veut : un hommage à la jeunesse perdue, à la
société des années soixante/soixante-dix où les rêves les plus extravagants
étaient possibles, un hommage bien sûr aux artistes précurseurs et fondateurs
de cette époque… Il est aussi une course, une quête identitaire qui nous pousse
au-devant de la vie pour toujours apprendre de nous-même et de ceux que nous
aimons. »
Un petit mot pour vos lecteurs ?
« Je suis très admirative de ce qu’on appelle les
feel good book, ces livres qui « font
du bien », mêlant roman et développement personnel. Mes histoires sont
pensées selon la motivation de « faire du bien » au lecteur. Une amie
qui habite loin de chez moi m’a un jour dit : « C’est incroyable,
quand j’ai lu tes nouvelles j’étais dans une phase où je n’étais pas bien dans
ma vie. En te lisant, j’ai eu l’impression que tu étais là, proche de moi et
que tu me réconfortais. Ton écriture m’a fait un bien fou. » Son ressenti
m’a profondément touché car c’est cela même ma raison d’écrire et j’espère
apporter sérénité, joie et confort à mes lecteurs. »
Ce livre me parle bien ! Super intéressante l'interview
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